sept 132007
 

Par : Bruno Tinel*, Corinne Perraudin§, Nadine Thèvenot* et Julie Valentin*

(Paru dans Actuel marx – Pour télécharger la version avec graphiques et annexe : thetivalpe-am-1.doc)

La généralisation des pratiques de sous-traitance à laquelle nous assistons en France depuis une vingtaine d’années représente un moment historique particulier dans l’histoire de la subordination de la force de travail au capital[1]. Certes, ce type de pratiques est ancien mais, en la matière, une nouveauté se doit d’être expliquée : les données dont nous disposons pour la France montrent que le recours à la sous-traitance a connu un essor considérable depuis vingt ans. En 2003, 9 entreprises industrielles sur 10 sont donneurs d’ordres et leur taux de sous-traitance, en moyenne, a plus que doublé sur cette période[2].

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sept 132007
 

Par Anne Debrégeas

Les entreprises ont trouvé un moyen redoutable et malheureusement légal pour imposer des régressions sociales à toute une partie de ses employés : le recours massif à la sous-traitance.

Au nom du recentrage sur le « cœur de métier », de plus en plus d’activités sont ainsi externalisées. La sous-traitance peut parfois trouver des justifications industrielles ou de gestion des compétences, lorsque l’entreprise ne dispose pas de la masse critique pour assurer des emplois stables dans un domaine ou ne peut maîtriser des domaines techniques particuliers (ex : informatique). Mais bien souvent, en particulier lorsque la sous-traitance touche des emplois peu qualifiés (nettoyage, gardiennage, courrier, maintenance technique…), il n’y a dans ces décisions aucune autre logique que la volonté de diminuer les coûts de main d’œuvre, au détriment des salariés les plus vulnérables. Ceux-ci se voient ainsi exclus de tous les accords de branche et d’entreprise et se retrouvent au « minimum légal ».

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